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histoire locale

Les limites des communes

Publié le par Ph L

Les limites des communes

  J'ai évoqué ici les regroupements de communautés de communes. La loi sur la réforme des collectivités territoriales prévoit aussi la formation de "communes nouvelles", fusion de communes existantes. J'ai des cartes provocatrices sur le sujet en réserve.

Avant de parler communes nouvelles, un exemple de délimitation de deux communes Valcanville et Sainte-Geneviève. La mise en place du cadastre a obligé à connaître des limites précises.

J'emprunte encore un article de Pierre-Yves Jolivet, article écrit pour le bulletin municipal de Valcanville.

Je prendrai plus tard un autre exemple entre Barfleur et Montfarville qui étaient allées jusqu'à la fusion ... 

panoramadepTronvil-020Depuis les hauteurs de Valcanville, vue vers Sainte-Geneviève
plan-limites-ValSteGen-010.gifLes limites actuelles et anciennes des deux communes

Anciennes limites communales (Valcanville - Sainte Geneviève)

 

Les limites du territoire communal n’ont pas toujours été celles que l’on connaît actuellement. Un important échange de parcelles a eu lieu en 1828 avec la commune de Sainte Geneviève. Car jusqu’au début du 19ème siècle, la limite entre les deux communes était d’une incroyable complexité.

 

Ainsi, lorsque que le cadastre dit napoléonien est réalisé, les représentants des différentes communes sont appelés à se retrouver sur le terrain pour fixer par écrit les limites communales.

 

Le 26 octobre 1827, le géomètre délimitateur du département de la Manche, accompagné du contrôleur des contributions directes se présente à la mairie. Avec Vigor Caillet, adjoint représentant le maire Henry Fontenillat, ils se rendent sur le terrain en présence des propriétaires des parcelles qui limitent le territoire communal, ainsi que les maires et adjoints des communes limitrophes, pour constater contradictoirement la démarcation du territoire de Valcanville. Les communes concernées sont Tocqueville, Sainte Geneviève, Anneville, Le Vicel, Le Vast,  Barfleur, Canteloup et Clitourps.   

 

La présence de Barfleur s‘explique par le fait qu’à cette époque, Montfarville et Barfleur ne formaient qu’une seule commune.

 

Le compte-rendu de bornage indique que « Les terrains dépendant de Ste Geneviève et de Valcanville sont tellement entremêlés qu’il serait impossible d’en décrire les limites d’une manière intelligible. D’ailleurs cela serait inutile puisqu’au terme des lois et règlements sur le cadastre cet état de chose ne peut être maintenu. Mais pour remplir le but des règlements nous avons parcouru les limites de chacune des portions de terrain qui se trouvent former des enclaves ou prolongement d’une commune sur l’autre. Nous avons décrit et figuré ces portions sur le croquis ci-joint [voir la carte] qui servira à constater la position respective de ces terrains, ainsi que leurs états civil et contributif anciens. »

 

Ainsi, certains terrains dépendant de Sainte Geneviève étaient-ils limitrophes de Clitourps ou du Vicel ou d'Anneville, commune qui n’avait par contre aucun contact, à l’époque, avec Valcanville. 

 

Afin de laisser aux communes le temps d’un plus mûr examen de la question, il est décidé de renvoyer la clôture du procès-verbal à la fin de l’opération de bornage dans le canton, en engageant les deux communes à s’entendre sur la limite qui devait leur paraître la plus convenable. Un accord fut atteint le 13 décembre 1827, qu’il fallait encore faire entériner par les deux conseils municipaux respectifs.  

 

Voici le texte de cet accord, qui fixe la nouvelle délimitation entre les communes de Sainte Geneviève et Valcanville : « Ayant de nouveau réuni les maires et indicateurs de Sainte Geneviève et Valcanville, le treize décembre dit an, les maires nous ont déclaré qu’ayant appelé et consulté plusieurs propriétaires et membres de leurs conseils municipaux respectifs et s’étant avec eux appliqués à la recherche d’une limite qui à la fois soit naturelle et puisse établir, autant que possible, la compensation, ils se sont de concert décidés à proposer l’établissement de la limite dont le détail suit :

  • partant du point où le chemin dit chasse Criminelle, qui forme la limite de Barfleur, aboutit au chemin ''de Barfleur au hameau des Mares'', la limite entre Valcanville et Sainte Geneviève sera formée par le chemin ''de Barfleur et Montfarville au hameau dit rue des Mares'' jusqu’à la rencontre du chemin dit ''voie des Saussayes ou chemin des Carrières au Martrier à Doncanville''
  • jusqu’à la voie dite des allées de la Mansoiserie, par cette voie jusqu’au chemin d’Anneville à Sainte Geneviève
  • par ce chemin jusqu’à la croix Devin, où se trouve le chemin de Barfleur au Vast
  • par ce dernier chemin jusqu’à celui dit de Montfarville à Tronville
  • par celui-ci passant au carrefour du Trépied, au carrefour du Pistolet, au carrefour du Hutrel et formant la limite jusqu’au carrefour dit des Perruques.
  • de ce point par le chemin dit voie du champ du Founet jusqu’au chemin dit de Petengate
  • par ce chemin jusqu’à celui dit chasse à Eau
  • par ce dernier chemin jusqu’à la rencontre de celui dit chasse du Douet Crevon
  • par ce dernier jusqu’à la voie dite de Marie Jaquet
  • par cette voie jusqu’au chemin de Tronville à Tocqueville
  • par ce chemin traversant la lande communale puis passant à son côté ouest et formant ainsi la limite entre Valcanville et Sainte Geneviève jusqu’à la rencontre de la limite de la commune de Tocqueville. »

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Le registre municipal de Valcanville reprenant la délibération du 21 décembre 1828

 

 

Le 21 décembre 1828, le conseil municipal de Valcanville se réunit pour donner son avis sur l’avantage ou le désavantage qui peut résulter pour la commune du projet de rectification des limites avec Sainte Geneviève tel que proposé par les maires. La proposition fut adoptée par le conseil municipal, estimant « que le projet de la nouvelle délimitation est le résultat d’un sage examen des lieux, que rien ne parait devoir s’y opposer, que les cultes et l’administration y trouvent en même temps une facilité incontestable, qui devient même commune à chaque habitant atteint par cette mesure et que ce projet met jusqu’à l’évidence la reconnaissance des limites ».

 

La commune de Sainte Geneviève ayant également accepté cet accord, celui-ci fut entériné. Les plans cadastraux édités en 1829 ont alors inscrit sur le papier cette décision.

 

Sources : archives municipales de Valcanville et de Sainte Geneviève.

 Pierre-Yves JOLIVET

 

 delibs-1828-040.jpg

Le registre municipal de Valcanville reprenant la délibération du 21 décembre 1828

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1914-1918 1914-1919 1914-1920

Publié le par Ph L

Commémoration du 11 novembre 1918

commemoration1111-010
 " Célébrée tous les ans dans l'ensemble des communes de France, la journée nationale du 11 novembre, dénommée "Fête de la Victoire et de la Paix" par la loi du 24 octobre 1922, reste la plus emblématique des commémorations car elle symbolise par excellence le sacrifice, pour la France, de ses enfants". Hubert Falco
 commemoration1111-010

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Deux monuments aux morts, deux dates

commemoration1111-040commemoration1111-020.jpg  monument-010monument-030
 Barfleur  Tocqueville
 Guerre 1914-1918  Guerre 1914-1919

Je me suis livré à quelques recherches succintes

1914

28 juin

Assassinat de l'Archiduc d'Autriche à Sarajevo.

1914

28 juillet

L'Autriche déclare la guerre à la Serbie.

1914

31 juillet

Assassinat de Jean Jaurès.

1914

1er août

L'Allemagne déclare la guerre à la Russie qui s'est déclarée solidaire de la Serbie.

1914

3 août

L'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique. Commencement de la guerre mondiale : les Allemands envahissent la Belgique.

1914

4 août

Déclaration de guerre de la Grande-Bretagne à l'Allemagne

1914

5 août

Déclaration de guerre de l'Autriche à la Russie.

1914

6 août

Déclaration de guerre de la Serbie à l'Allemagne.

1914

11 août

Déclaration de guerre de la France à l'Autriche.

1914

13 août

Déclaration de guerre de la Grande-Bretagne à l'Autriche.

1914

23 août

Déclaration de guerre du Japon à l'Allemagne.

  

 

11 novembre 1918 armistice de Rethondes. (Forêt de Compiègne)

 

29 juin 1919, traité de Versailles, dit traité de Paix

  

10 septembre 1919, traité de Saint Germain en Laye, règle le sort de l'Autriche

 

4 juin 1920, traité du Trianon définit le sort de la Hongrie

 

27 novembre 1919, traité de Neuilly sanctionne la défaite Bulgare

 

11 avril 1920, traité de Sèvres, sanctionne la défaite Turque

 

"Tu iras honorer le soldat inconnu" le mot d'ordre des étudiants et lycéens du 11 nvembre 1940 demeure, par delà les générations, l'un des plus beaux commandements de notre République." Hubert Falco.

 

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La Pernelle : un panorama chargé d'histoire

Publié le par Ph L

La pernelle : un panorama chargé d'histoire

  Cette côte vue du haut de la Pernelle permet d'introduire une partie de l'histoire de France et au-delà.

 

panorama-210409.jpg

 

La côte des vikings de Saint Vaast à Fermanville la côte du Val de Saire par sa toponymie rappelle que les Vikings sont venus ici.

  panorama-pern-3.jpg

12 juillet 1346 Edouard III débarque (200 bateaux)à Saint Vaast accompagné de 10 à 20 000 hommes, selon les sources. Ainsi débute la "Guerre de Cent Ans"

 Le 12 juillet 1346, Edouard III, roi d'Angleterre, débarque à La Hougue-Saint-Vaast (dans le Cotentin), à la tête de 10 000 hommes et accompagné de Richard Talbot, Jean Chandos, Thomas de Beauchamp, Jean de Northampton, Thomas Holland, Guillaume de Bohon, Jean de Moyon, et de tous les meilleurs chevaliers de son royaume.

Son fils le futur Prince Noir est armé chevalier dans l'église de Quettehou.

rivage-1.jpg

Barfleur est dévasté.
.
Edouard III occupe Valognes (le 18 juillet 1346), s'empare de Carentan (le 20 juillet 1346), prend Saint-Lô (le 22 juillet 1346), Caen (le 26 juillet 1346), Bayeux (le 29 juillet 1346), Lisieux (le 31 juillet 1346). Il franchit la Seine à Poissy, le 16 août 1346. Il écrase l'armée française à Crécy le 26 août 1346. Le 4 septembre 1346 il met le siège devant Calais.
En juin-août 1405, les Anglais débarquent . Le château de Réville fut pillé par les Anglais descendus à la Hougue.
Lors de la descente de 1408, ils pillèrent Saint-Vaast qui tomba sous la domination anglaise.
1417 "Bien que notre marine fût démantelée, on rassembla une escadre commandée par l'amiral Robinet de Braquemont pour intercepter les renforts de l'ennemi sur l'avis que John Holland d'Huntingdon avait appareillé à Southampton, Braquemont se porta à sa rencontre. Le choc eut lieu le 29 juin 1417, à la Hougue: il fut meutrier. Au bout de trois heures nous rompîmes le combat".

Quelques années plus tard....

29 mai, 2 et 3 juin 1692, bataille de Barfleur et bataille de la Hougue, une partie des vaisseaux de la marine de Louis XIV est coulée devant Tatihou par une coaltion menée par les Anglais.

Elle se déroula dans le contexte de la guerre de la Ligue d’Augsbourg qui vit s’affronter de 1686 à 1697 le royaume de France et une coalition réunissant l’Angleterre, l’Espagne, les principautés allemandes, les Provinces-Unies et la Suède. Cette ligue fut formée pour lutter contre la politique d’annexion menée par Louis XIV. Celui-ci vainquit cette coalition en 1697 .

(Voir aussi les articles consacrés aux tours Vauban à Saint-Vaast la Hougue.)

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Quelques dizaines d'années plus tard....

6 juin 1944, tout au large les troupes alliées débarquent, c'est le D-DAy

 

 

Ils seront des milliers à débarquer sur les côtes normandes et à écrire le mot liberté à l'encre rouge.
aviateurt000-copie-1.jpg

  Dimanche 25 avril,"Bienvenue chez nous" les habitants de La pernelle vous invitent à venir découvrir leur commune.

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Val de saire : Les foires

Publié le par Ph L

Val de Saire : Les foires

L'annuaire de la Manche vers 1835 permet d'établir cette liste des foires dans le Val de saire; deux foires ont existé à Anneville en Saire, elles n'y figurent pas, je suppose qu'à cette date elles n'avaient plus lieu, tout comme la foire dite "des lépreux " à Montfarvillefoire-pernelle-archives-2
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foire-archives-1
foire-cidreEn fin de tableau je signale des foires hors Val de saire, mais proches. Comme certaines existent encore sous des formes différentes certes, je les mentionne étant persuadé que les habitants du Val de Saire s'y rendaient comme aujourd'hui, mais avec d'autres motifs.

carte-vds-0100.jpg

Anneville-en-Saire

D’après un aveu de 1399, Jean de Villiers y avait la moitié d’une foire le jour de la saint Léger.

Au Tourp, près de la chapelle saint Gilles, le jour de la fête de ce saint, une foire dont les produits  appartenaient à l’abbaye de Lessai, en 1424

Clitourps

Henri II accorda aux moines de Saint Sauveur une foire à la saint Michel, près de leur prieuré Saint Michel de Torgitourp

Montfarville

En 1210 le roi afferma à Pierre de Morfarville les deux tiers de la foire des lépreux à Mortfarville


Quettehou

L’abbesse de Caen y avait, en 1450, un marché le mardi et une foire à Notre-Dame en mars.

Tocqueville

Vers 1180, Richard de Hainon y donna à l’abbaye de Montebourg la moitié de le foire saint Laurent

La Pernelle

On célèbre la mémoire de saint Pétronille le 31 mai. C’est ce jour qu’on tient encore, sur une hauteur  pittoresque, la  foire qui au moyen-âge, était la plus célèbre du Val de Saire et qui fut prise plus d’une fois comme terme de paiement. En 1450, l’abbesse de la Trinité de Caen, à cause de la baronnie de Quettehou, avouait « posséder une foire à la Saincte Perrinelle, en la fin de may, laquelle dure huit jours. »  Les hommes du fief d’Escarboville y étaient francs de coutume. En 1463, Jean de Manneville prenait sur cette foire une rente de 100 sous tournois.

Au dix huitième siécle, elle durait trois jours
Au 22 floréal, an 13 (année 1805) on a estimé la présence de 1800 têtes de bétail.

Source = Annuaire de la Manche vers 1835(après 1832)
Source : monographie 1913 consacrée à La Pernelle
Im = de temps immémoriaux, Anc = Ancienne, * Existe toujours

les-boucheries.jpg

Lieu Date   Vente  
Barfleur Vendredi Saint 1j quelques bestiaux, mercerie, quincaillerie Im
Clitourps 13 octobre 1j Jeunes boeufs, vaches et beaucoup de moutons Im
La Pernelle 31 mai 1j Bestiaux, mercerie,filasse, fil en grande quantité Im
Le Vicel 25 juin 1j Bestiaux, mercerie, fil, beaucoup de laine Im
Quettehou 4 mai,
28 octobre
1j Commerce des autres foires de l'arrondissement  
Sainte-Geneviève 3 janvier 1j Mercerie, fil, volaille Im
Saint-Pierre Eglise Mercredi des Cendres, 1j Lin, filasse, fil, boeufs, vaches maigres Im
Saint-Pierre Eglise 3ème mercredi de carême 1j Id Im
Saint-Pierre Eglise Mercredi Saint 1j Id Im
Saint Pierre Eglise 15 mai
1er août
1j Id Im
Saint-Pierre Eglise 1er mercredi après le 15 novembre 1j Id IM
Tocqueville 10 août 1j Quelques vaches et moutons. Louerie Anc
Valcanville 25 septembre 1j Bestiaux, mercerie Im
Anneville en Saire Saint GIlles et Saint léger      
Montfarville La foire des Lépreux depuis au moins 1210      
Montebourg 3 février* 1j Bestiaux, volailles, oeufs, laines, toiles, outils Im
Saint Floxel 17 septembre 2j Chevaux Im
Rauville la Place 5 novembre*
9 août
1j Bestiaux, mercerie Im
Brix 9 octobre* 1j Beaucoup de poulains Im

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Les guerres de religion dans le Val de Saire : la Ligue (2)

Publié le par Ph L


Les guerres de religion : la Ligue


Exaspérés de voir les rois osciller entre les partis catholique et protestant, et furieux d’une paix conclue en mai 1576 à l’opposé de leurs  intérêts, les catholiques se regroupent à  l’instigation du duc de Guise, sous le nom de « Sainte Union » ou de « Ligue ». Son but apparent était de défendre la religion catholique contre les Calvinistes, mais en réalité elle visait à renverser Henri III pour placer les Guise sur le trône.

Guise sera assassiné par ordre du roi (23 décembre 1588), lequel  à son tour, sera tué par le dominicain Jacques Clément le 1er août  1589.


En janvier  1587, 99 navires arrivent à la Hougue, mais repartent sans avoir attaqué.


Surviennent la mort du duc de Guise assassiné le 23 décembre 1588 et celle 15 jours après, le 5 janvier 1589,  de Catherine de Médicis, puis celle du roi la même année le 1er août. Alors l’anarchie et la violence reprennent partout à la fois et chez nous particulièrement, dans l’Avranchin et le Val de Saire.

Tourps-ans-010 Le manoir du Tourps date du XVIIIème siècle C'est alors qu'apparaît en scène le célèbre ligueur François de la Cour, sieur du Tourps à Anneville en saire. Déjà en septembre 1585, sa maison avait subi un premier assaut, après quoi il s'était fortifié si puissament qu'il allait devenir un personnage de premier plan.

 

La préparation défensive de Cherbourg n’était pas vaine, car, dans le courant de mai 1589, le sieur du Tourps fait route avec une bande sur cette place ; mais il est repoussé au village de la Belle-Croix à Equeurdreville, par les troupes royales que commande le sieur de canisy ? Du Tourps s’empare alors de la tour de Barfleur, dont il restera maître jusqu’en février 1590, non sans mal, car, le 28 novembre 1589, des combats ont lieu, à Barfleur, près de l’église dans laquelle se réfugie un soldat blessé qui y perd beaucoup de sang. Ce fait et les dégâts firent considérer l’église comme profanée et les offices, pendant dix ans, furent célébrés chez les Augustins voisins
.

Le 12 janvier 1590, le sieur du Tourps fait un engagement sans résultat à Saint-Germain-de-Varreville. Huit jours après, il livre un combat acharné dans le cimetière d’Emondeville où il est fait prisonnier avec 150 hommes de Réville, dont la rançon (de 80 à 100 écus chacun) ruine cette paroisse. Dix huit combattants tués furent ramenés à Réville et enterrés dans la chapelle des cloches de l’église.

Fatiguées de la guerre et menacées de nouveau par le seigneur de Canisy, les populations de 30 paroisses du Val de Saire, offrent leur soumission au Roi dans les mains de Monsieur de la Chaux, délégué par le seigneur de Canisy.

Une conférence a lieu à Théville, le 26 février 1590, où la soumission desdites paroisses est acceptée moyennant le dépôt des armes, le paiement de la taille de l’année passée, un impôt de guerre et l’envoi de deux otages de qualité, par paroisse, à Cherbourg.

  L'église de Barfleur, telle que nous la connaissons a été reconstruite, suite aux guerres de religion.
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Le meurtre du roi Henri III, le 1er août 1589, donnait la couronne au roi de Navarre, le Protestant Henri de Bourbon. Ce fut le déclenchement de la fureur chez les ligueurs.

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Le Manoir à Montfarville, construit sur l'emplacement de l'ancien château

 


L'église de Teurthéville a servi de refuge

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le pigeonnier à Barfleur, a-t-il été le témoin des nombreux combats ?
 

Le comte de Canisy, continue ses activités et marche sur les bandes du Val de Saire où il impose toutes les paroisses pour recueillir  les 10 000 livres de contributions exigées par le roi le 10 août 1590.

Par lettre du 5 octobre1590, le duc de Montpensier, gouverneur de la Normandie et comte de Mortain, demande au sieur de la Chaux de s’unir au seigneur d’Agneaux, Jean de Sainte Marie et à celui de Réville, Christophe des Isles, dit « La Haye-Réville », pour anéantir la forteresse du Tourps.

François de la Cour, seigneur de cette forteresse, prisonnier à Emondeville le 20 février et amené à Saint-Lô, avait en effet réussi à s’évader et à regrouper ses fidèles. Il essaie de remplacer de Vicques à la tête des Ligueurs du Cotentin et embauche plus de 500 ouvriers pour fortifier son manoir à Anneville en Saire et en faire une bastille. Les Royaux l’assiègent en vain du 9 au 11 octobre. Jean de sainte marie renouvelle inutilement le siège le 15 février 1591, malgré une canonnade très serrée de 180 coups.

Furieux de ces attaques le sieur du Tourps rêve de prendre Cherbourg pendant la procession des Rameau, le 4 avril 1591. En passant il attaque avec 600 hommes, à Gonneville le château d’un sieur Le Noir de l’Epinay ; il l’incendie et fait pendre un vaillant lieutenant nommé Baudribaud dans un champ voisin qui porte encore son nom.

Alors que la troupe du Tourps bivouaque en forêt de Brix, au bois de Sauxmarais, sur Tourlaville, une vieille femme, dite « La Besboue », qui fagotait du vieux bois, surprend la conversation de deux soldats et, simulant la surdité, réussit à gagner Cherbourg où elle alerte la garnison ;

Le lendemain du Tourps et les siens sont repoussés si vigoureusement par le sieur de la Chaux, jusqu’à Théville, que 600 morts restent sur le terrain.

 

 

Le 2 juin 1591, l’attaque se porte sur la tour de Barfleur, elle est brûlée avec la moitié de ses occupants ; trois autres sont pendus et les derniers soumis à grande rançon. Matignon y est vainqueur, mais l’église est anéantie : elle ne sera rebâtie qu’en 1599.

Le 11 juin, la redoute du Tourps est maîtrisée après 15 jours de siège : elle a été criblée de plus de 600 coups de canon.

Le 13 juin le siège de Valognes est terminé.

Le 9 juillet, Du Tourps qui a encore réussi à fuir prend sa revanche en brûlant le château de Réville, puis ceux de Saint Pierre Eglise, Rauville, Carnetot, Le Mesnil et Montfarville. Celui des seigneurs de Teurthéville-Bocage est démantelé le 1er octobre, laissant sur le terrain de nombreux partisans du Roi.

Des ruines de ce château de Teurthéville, dont il reste le maître après un siège de huit mois, au soir du 15 février 1592, le sieur du Tourps se fabrique une barricade d’où il continue à nargeuer les Royaux. Il défait les compagnies du comte de Canisy qui allaient au siège de Réville à la fin de février. Il fait une charge sur le bourg de Saint Pierre Eglise où il bat nombre d’hommes du capitaine La Chaussée et au Vicel ceux de Thorigny. Il se croit vainqueur mais quelques jours plus tard il est attaqué. Du Tourps mène le combat jusqu’à Saussemesnil les 4 et 12 avril, mais sans résultat : les royaux reviennent dans leurs tourelles et les Ligueurs dans l’église de Teurthéville-Bocage qu’ils ont aménagée en abri.

Le 18 les rencontres se font dans les bois de Fermanville, les châteaux de Fermanville et Gonneville repoussent les attaques de du Tourps.

Le 6 mai 1592, Jean-Jacques de Sainte Marie, gouverneur de Barfleur s’installe au fort enlevé aux ligueurs. Cette place va être fortifiée.

Le château de Teurthéville, qui résiste depuis 10 mois est investi par une troupe de 200 arquebusiers qui en eurent raison en décembre 1592, ayant de nouveau laissé échapper le chef ligueur qui n’avait pas supporté déjà un échec à réville, le 28 mai 1592.

C’est dans la nuit du 22 au 23 décembre1592 que Du Tourps est tué dans une rencontre à La Pernelle. Le corps de du Tourps est ramené à Cherbourg, salé et mis sur la roue. Sa tête est exposée avec celle de quatre autres. Elles y étaient encore en août 1647 lors de la démolition des fortifications.

Mangon du Houguet écrira « il ne reste aucun bled au Val-de-Saire par les dégast des gens de guerre ».

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Village Sainte-Croix à Teurthéville Bocage


chateau-010-dessin1683.jpgLe château de Réville (Dessin de 1683, AD Calvados H 8955)
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La Maison de Teurthéville construite sur l'emplacement de l'ancien château.

A Teurthéville-Bocage un hameau porte le nom qui rappelle une bataille de cette période.

Au lieu-dit "Le Piège", un détachement catholique fut décimé dans un audacieux traquenard. En septembre 1591, les Ligueurs, conduits par le seigneur d'Anneville, François de la Cour du Tourps, vinrent assiéger le château de Teurthéville, qu'ils ne prirent, après six mois de siège, que le 15 février suivant. Les Ligueurs parvenaient souvent à forcer les lignes des assiégeants pour ravager les paroisses voisines. Ce n'est qu'en décembre que le château fut repris par les troupes royales.

 

François II, du Tourps, fils aîné du précédent s’était engagé chez les Ligueurs et avait en vain tenté un coup ;de main sur Cherbourg en 1593.

Malgré un serment de fidélité au roi qui l’avait grâcié le 9 juin 1594, grâce que le Parlement refusa de signer parce qu’il avait paru parmi les Ligueurs au siège de Honfleur, il reprend les armes, et, dans la nuit du 20 au 21 décembre 1594, il surprend la tour de Tatihou. Après trois jours de siège et plus de trois cents coups de canon,, le sieur de Canisy, secondé par Nicolas Castel de Saint Pierre Eglise, le déloge le 18 janvier 1595. François II du Tourps y est tué et traîné dans les rues de valognes et Cherbourg .Ses complices principaux furent jugés à Valognes le 6 mai et condamnés : Jean Le Crest d’Anneville et Guillaume Messent au supplice de la roue ; Pierre Le Prévost d’Urville et Jean Godel de Gouberville à être étranglés et pendus à la roue dressée devant l’auditoire de Valognes ; Rober Godel et Pierre Gouinet  d’Anneville, à être fouettés ayant la corde au cou.

Michel de Raffoville fils du corsaire Gilles Le Marchand, s’attaqua aux châteaux du Val de Saire, en particulier à celui de Réville, il pulvérisa pareillement le château de Nicolas Castel à Saint Pierre Eglise en y mettant le feu, revenait peu à peu, après l’abjuration du Roi Henri IV à Saint Denis le 25 juillet 1593. ainsi que ceux de Rauville Franquetot, La Hougue, Turqueville, Le Mesnil et Montfarville.
En 1597 les forts de barfleur furent démolis, les matériaux serviront en 1630 à rebâtir le choeur de l'église.
Le calme revenait peu à peu, après l'abjuration du roi Henri Iv à Saint Denis le 25 juillet 1593, Il fut sacré à Chartres le 27  février 1594, Reims étant alors occupée par les Ligueurs.

La sécurité dans ces temps et lieux était devenue si douteuse qu’un chevalier de Malte, du nom de Boullet, venant prendre possession de la Commanderie de Valcanville, jugea prudent de se munir d’une lettre du Roi, priant le gouverneur de Barfleur, Jean de Sainte Marie, de le protéger en cas de besoin.

 

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Les guerres de religion dans le Val de Saire (1)

Publié le par Ph L

Les guerres de religion
Avertissement : les photos correspondent aux lieux, mais les bâtiments étaient différents, ils ont été détruits souvent suite aux évènements que je vais évoquer..

 

L’Eglise du Val de saire se fixe à Montfarville vers 1562, sans qu’aucun pasteur ne vienne y résider, jusqu’en juin 1660 où la dame de Montfarville, Jacqueline de Crux exigea la fermeture de la maison où se faisaient les réunions. Il se fit aussi des réunions à Barfleur avant 1562.

A Montfarville au hameau de la Madeleine, il y avait un cimetière valable aussi pour Barfleur et Quettehou.

Au Vast on enterra dans le « clos de Jean Ricard »…….. Galland dit qu’en 1612, il y avait près de 300 cimetières protestants en Basse-Normandie, dont ….19 pour  la Vicomté de Valognes (Anneville-en-Saire, Barfleur, ….. , La Pernelle, Le Vicel, Montfarville, ….., Quettehou,…. , Saint Vaast la Hougue).

 

La grande offensive (1559-1562)

Peu après la mort d’Henri  II (1559), Catherine de Médicis sollicita l’aide de Philippe II d’Espagne contre les protestants. Ceux du Cotentin préparent la résistance. En avril 1559, ils lèvent dans les environs de Granville 3 ou 400 chevaux qu’ils envoient sur Paris.

…………………………………….

Le sieur de Sainte-Marie d’Agneaux conduisit en Touraine une troupe de conjurés du Cotentin. Devant ces éléments de conspiration, la reine Catherine de Médicis envoya l’amiral de Coligny et son frère François, seigneur d’Andelot, en Normandie pour découvrir les causes de ces troubles qui n’étaient autres que les persécutions. Elle fit alors publier le 20 mai 1560, l’Edit de Romorantin, qui donnait aux évêques le droit retiré aux juges ordinaires de « connaître les crimes d’hérésie » et interdisait les assemblées illicites, les placards et libellés diffamatoires.

C’est alors que va entrer en lice celui qui va jeter partout la dévastation, le fer et le feu : le comte de Lorges et de Ducey, Gabriel de Montgomery.

D’abord défenseur de la foi catholique, Montgomery avait accepté en avril 1558 et en juin 1559 de châtier au nom du roi les protestants de Saint-Lô; mais, après le fameux tournoi du 30 juin 1559 où il blessa à mort le roi Henri II, il était à la Cour tombé en disgrâce, avait fui à son château de Ducey, puis à Jersey, en Angleterre et en Italie dans les Etats de Venise où il occupa ses  loisirs en discussions théologiques qui l’amenèrent à la Réforme.


1562

 

Pour regrouper leurs activités, les protestants choisirent le manoir d’Octeville l’Avenel comme centre de ralliement.

Le duc de Bouillon délègue vers Valognes les deux Sainte-Marie (Celui d’Agneaux et celui de Sainte-Marie-du-Mont aux Epaules), tous deux protestants, avec 500 hommes de pied.

Ils s’emparent de Montebourg LE 14 juin  et vont s’installer au château d’Octeville l’Avenel. De là il, ils se présentent devant Valognes où, ils sont le soir du 15, avec 700 cavaliers venus de Saint-Lô. Le 17 arrive à leur secours François Le Clerc le fameux corsaire de Réville, dit « jambe de Bois » avec 1500 fantassins récupérés à Caen et deux couleuvrines.

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Des Huguenots venus de Tocqueville où ils s’étaient regroupés le 15, au nombre de 1000, tant à pied qu’à cheval, arrivent à se joindre à ceux déjà sur la place de Valognes.

 

Pour faire avancer les opérations, Sainte Marie et ses capitaines se rendent le 19 juin, avec 500 hommes, forcer la tour de Tatihou pour s’y emparer du canon. (Cette tour fut démolie entre 1622 et 1666 puis remplacée par celle que l’on connaît en 1694).

 

1563

 

Après une escarmouche, Matignon conserva 200 hommes à Cherbourg et renforça la défense de Tatihou.

 

 

 

Calvin (1502-1564)

Le protestantisme arriva dans le Cotentin dès la première moitié du XVIème siècle.

En 1537-1538, un procès  en diffamation condamne le curé de Vrasville, François Mollard, qui avait dénoncé faussement Jacques Théroulde, avocat à Valognes devant l’Officialité de Coutances. Deux faux-témoins sont aussi condamnés : Christophe Le Marchand, sieur de Raffoville, dont nous retrouverons le fils au cours des combats de la Ligue, et sa
femme Catherine de Clamorgan.


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Octeville l'Avenel

 

Nous avons dans le Cotentin, un témoin oculaire des premiers pas du protestantisme dans la Manche du Nord : c’est Gilles Picot, sire de Gouberville, qui, dans son journal de 1549 à 1562, nous laisse entendre qu’entre les deux partis en présence, un parti centriste se dessine auquel il semble se rallier. ….

Les deux frères du sire de Gouberville, François et Symonnet, s’enrôlent dans ce parti et le journal nous apprend que les villes et les campagnes organisent une sorte de Garde Nationale pour faire face aux désordres d’où qu’ils viennent. Ainsi naissait chez nous ce parti national se recrutant parmi les modérés des deux tendances et qui devait triompher avec Henri IV, trente ans plus tard.



Le 19 mars 1563 est signé à Amboise, le traité de pacification qui accorde aux protestants la liberté de culte là où il est établi.  Sept villes en profitent en Normandie dont Carentan

Au cours d’un voyage le jeune roi Charles IX déclaré majeur le 17 août 1563, publia l’ordonnance, appliquée seulement en 1570, qui fixait le commencement de l’année au 1er janvier, au lieu de Pâques.


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L’Edit du Roussillon réduit les privilèges accordés en 1562 aux protestants.

11 août 1570 le traité de Saint germain en laye mettait fin à la troisième guerre de religion et renouvelait la liberté de culte aux protestants.

La paix dite « de Monsieur », en mai 1576 permet une pause de quelques mois, mais, bientôt, ce sera la sixième guerre civile entre Ligueurs et Royaux


Suite au siège de Carentan Montgomery est arrêté, condamné, soumis à la torture et décapité en place de Grève le 26 juin 1574. Ses bien furent confisqués, sa mémoire condamnée et ses enfants déchus de leur noblesse.


Le Roi Charles IX estt mort le 31 mai 


 


Après la Saint-Barthélemy (1572-1576)


Le tragique massacre du 24 août 1572 n’ensanglante que Rouen dans la Normandie… Grâce au sens humanitaire de Matignon le calme fut maintenu en Basse-Normandie et en particulier dans le Cotentin.

Trois jours après, Matignon recevait du Roi l’ordre d’arrêter Montgomery « partout où il serait » …
les chefs huguenots, avaient fui à Jersey pour se réfugier et préparer leur défense. Montgomery ne revint avec ses troupes qu’au début de février 1573. Valognes fut son premier objectif, il débarqua à la Hougue, mais après un jour de siège il est appelé d’urgence à la Rochelle.


 

 
 Le Roi Henri III, récompense Matignon en lui accordant le titre héréditaire de gouverneur de Cherbourg et de Basse-Normandie, puis en 1578il sera fait Maréchal de France

Les grands chefs de guerre ayant disparu, les populations étant ruinées par les pillages et la mort, les Réformés privés de toute place forte en Normandie, le calme s’établit enfin … mais la peste s’installe en 1575 et 1578.

 



































































































































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Saint Vaast la Hougue : Visite de la tour Vauban de la Hougue

Publié le par Ph L

Saint Vaast la Hougue : Visite de la tour Vauban de la Hougue


Allons voir cette tour aperçue hier

Les tours ont été conçues pour s'inscrire dans un système de défense des côtes.

L'escalier pour accéder aux salles de la tour Au sommet de la tour
  Une des salles  
  Un crochet pour amarrer les canons   Vue vers Saint Vaast la Hougue
  Vue vers l'île de tatihou   Vue sur l'église de Quettehou et le Rivage
   
  La porte aux Dames   Le sentier qui mène à la tour

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Saint Vaast la Hougue : la tour de la Hougue, tour Vauban

Publié le par Ph L

Saint Vaast la Hougue : la tour de la Hougue, tour Vauban
Les tours Vauban de la Hougue et de l'île Tatihou sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO au même titre que le Mont Saint Michel.
(Complément à l'article du 8 juillet)

 

Vauban est connu comme ingénieur du roi Louis XIV, pour la construction de fortifications et son rôle joué dans de nombreux sièges de villes qu'il a toujours menés à terme et succès  avec la volonté d'avoir le moins de pertes humaines possibles (Douai, Tournai, Lille, Maastricht.... une cinquantaine).

 

Sébastien Leprestre de Vauban, est né en 1633 à Saint Léger de Foucheret (Morvan/Yonne), cette commune devint par décret impérial du 7 décembre 1867 Saint Léger Vauban (Région d'Avallon). 

Ses relations avec le roi étaient particulières et il usait d'un franc parler. S'il était écouté en tant que conseiller militaire et en matière de fortifications, il ne l'était pas en matière de politique. Cela ne l'empêchera pas d'écrire et de diffuser un projet de réforme de l'impôt (la taille). « Il n'avait que trop constaté que les riches s'évertuaient à paraître pauvres ». Il aurait souhaité que tout le monde paie l'impôt sur des bases rationnelles.

 


Merci à Gérard Grimbert, coauteur d'un ouvrage consacré à Vauban et qui a écrit ces quelques lignes pour cette rubrique.

 

 Après le classement des deux tours Vauban au patrimoine mondial de l'UNESCO, quelques questions méritent réponse.

 - De quand datent ces tours ?

 - Pourquoi ont-elles été construites ?

 - Comment se justifie l'endroit choisi ?

  A ces trois questions, une seule réponse : La BATAILLE de LA HOUGUE. (Cette appellation est d'ailleurs impropre puisqu'elle fait référence à une bataille navale qui se déroula en 1692 au large de Barfleur).

  44 vaisseaux français sous les ordres du vice-amiral Tourville s'opposèrent à 99 vaisseaux de la flotte anglo-hollandaise, et, malgré l'infériorité numérique, les Français ne perdirent aucun vaisseau. (Certains parlent de la "Victoire de Barfleur", mais il ne faut rien exagérer !).

  Mais faute d'une côte protégée et d'un port pour s'y réfugier, 15 vaisseaux de Louis XIV furent incendiés par les Anglais : 3 sous Cherbourg et 12 sous Tatihou et à la Hougue.

  Suite à ce sérieux revers, la décision fut prise de construire ces deux tours pour protéger la rade de la Hougue ; mais elles qui auraient été si utiles en 1692, ne furent construites qu'en 1694 et ne serviront qu'en de rares occasions comme tours de défense : en 1708, par exemple, elles feront échec à une tentative de débarquement des Anglais.

 (A noter que Vauban avait demandé cette protection de la côte bien avant 1692).

Annick Perrot
Gérard Grimbert
Edmond Thin,
André Zysberg

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